Association pour la Promotion des Arbres Fertilitaires, de l’agroforesterie et la foresterie

Contribuer, par les arbres fertilitaires/fourragers, à la restauration des terres dégradées 

Les techniques d’agroforesterie utilisées associent ces arbres fertilitaires à toutes formes d’agricultures vivrières (maïs, sorgho, igname,..) et de rente (cacao, café, maraîchage..). Les arbres fertilitaires enrichissent, restructurent et restaurent les sols.
L’insuffisance et les difficultés d’acquisition, de financements et l’insécurité foncière dans le pays reste un frein à son développement.

Les arbres fertilitaires et fourragers

Ils sont principalement issus de la famille des légumineuses et plus précisément de la sous-famille des Mimosacaea : Exemples : les Albizias stipulata (ou chinensis), lebbeck, zygia, adianthifolia, ferruginea, chevalieri…, Albizia saman (ou Samanea saman, arbre à pluie), Acacia albida (ou Faidherbia albida), Leucena leucocephala,…
Concernant les espèces destinées aux haies vives : l’Acacia mellifera, l’Acacia macrostachya, l’Acacia nilotica… et encore le Gliricidia sepium de la famille des Fabaceae, originaire d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale. Voir sur le site de l’APAF

Les arbres fertilitaires, comment ça marche ?

Au niveau des racines: L’arbre fertilitaire doit être issu d’un semis de façon à former une racine pivotante seule capable de remonter des couches profondes du sol (de 10 à 30 m de profondeur) les minéraux (N, P, K et autres) et l’eau nécessaires à l’enrichissement de la couche arable. Par ailleurs des bactéries fixatrices d’azote (rhizobium) et des champignons (mycorhizes) qui sont des rabatteurs de phosphore, potasse et autres minéraux vivent en symbiose avec l’arbre fertilitaire

Au sol: Leurs feuilles, gousses et brindilles formeront l’humus du sol en se dégradant dans les champs de culture ou serviront de fourrage dans les champs de pâturage.

Préparation des semences pour les pépinières

Pratiquer la levée de dormance qui consiste à provoquer les semences avec de l’eau ébouillantée ou de l’acide sulfurique en vue de faciliter leur germination

Inoculer les semences avec des rhizobiums (bactéries aérobies du sol ) et des mycorhizes (champignons). Cela consiste à imbiber les graines avec des inocula spécifiques à chaque espèce d’arbres en vue de faciliter la formation de nodosités et filaments mycorhiziens; Ainsi, un arbre inoculé au stade pépinière se développe beaucoup plus rapidement.

Arbres fertilitaires et champs agroforestiers  

Pour qu’un champ réussisse facilement, il faut que la pépinière soit bien conduite, que les arbres installés dans le champ bénéficient d’au moins trois mois de pluies (il faut tenir compte du début de la saison des pluies) et qu’ils soient suffisamment protégés contre la divagation des animaux.
La technique du champ agro-forestier de l’APAF répond à certains critères.

La haie vive : D’abord, il faut sécuriser la parcelle du producteur contre les animaux en divagation en mettant en place un « mur écologique », c’est à dire :

  • Planter des arbres épineux sur la première ligne périmétrale du champ. L’espèce utilisée est l’Acacia mellifera, (arbre épineux à feuilles caduques qui possède de multiples branches en forme d’entonnoir et à la couronne arrondie). Cette espèce est reboisée avec une distance de 1m entre chaque individu pour permettre leur ramification. Le producteur doit disposer d’un point d’eau (puits ou robinet) pour arroser les arbres pendant la saison sèche;
  • Installer des brises vent 1-2 mètres après, en deuxième ligne périmétrale, tels que le Cassia Siamea. Cette espèce n’est pas très appréciée par les animaux et a une croissance très rapide, elle peut monter jusqu’à 7 mètres.

L’aménagement du champ: APAF utilise plusieurs types de mixage faisant intervenir différentes espèces d’arbres fertilitaires et plusieurs types de plantations : La Régénérescence Naturelle Assistée (RNA), la co-plantation (augmenter/compléter les arbres préexistants dans un champ avec des arbres fertilitaires) et la plantation pure (installer uniquement des arbres fertilitaires dans champ nu).

Dispositions des plantations

La plantation rationnelle : Arbres fertilitaires, arbres fruitiers et cultures au sol vivrières ou maraîchères

Des lignes parallèles sont tracées à l’intérieur du périmètre, sur lesquelles sont plantés des arbres fertilitaires espacés de 10 mètres les uns des autres.
Ensuite, le producteur plante des arbres fruitiers entre les arbres fertilitaires à 5 mètres de distance, et des cultures hivernales ou maraichères en couloir sont introduites.

La plantation en pieds disséminés 

installer les arbres en désordre dans le champ de manière à occuper tout l’espace disponible (en respectant l’espacement des 10 m entre eux).
Il faut arroser régulièrement les arbres plantés au moins une fois tous les deux à trois jours, désherber périodiquement le champ, étêter les jeunes plants lorsqu’ils ont entre 1 et 1,50 m de haut, élaguer (tailler, émonder) périodiquement les arbres pour permettre à l’arbre de monter plus facilement en hauteur.Chaque arbre fertilitaire fertilise le sol (à partir de la 3ème année qui suit sa plantation) sur un rayon de 5 mètres. Les feuilles tombent, s’accumulent, se dégradent, et forment l’humus en surface, pendant que les racines font remonter les nutriments des profondeurs du sol.

Bandes antiérosives végétalisées dans un champ agroforestier

A planter sur les tracés:
–  des espèces végétales 
(Vetivera ou Chrysopogon zizanioides, Andropogon gayanus) sont installées par bouturage sur les tracés de ces bandes anti-érosives;
–  en association avec des arbres de la famille des légumineuses (Albizia lebbeck, Leucena leucocephala) et Piliostigma reticulum.


 Arbres fertilitaires et champs fourragers intensifs

Comme pour les champs agroforestiers, il faut sécuriser la parcelle du producteur contre les animaux en divagation en mettant en place un « mur écologique ».
Puis sur chaque ligne, on plante des arbres fertilitaires (Leucena leucocephala ou Albizia bissek) chaque 2m  et des couloirs de 7m de large.
Un point d’eau doit être installé pour humidifier la parcelle.
On sème à la volée des espèces fourragères 
(Panicum maximum, Brachiaria decumbens, Centrosema pubescens, Andropogon Gayanus (Khat), Cenchrus Biflorus , Stylosanthes Hamata, Macroptilium Atropurpureum),
choisies sur la base de nombreux critères : la valeur nutritionnelle. l’appétibilité, la vitesse de la croissance, la résistance à la sècheresse et une grande capacité de repousse.


Le fourrage produit provient :
  • Des arbres fertilitaires : les produits issus de l’émondage (taille latérale des arbres : feuilles, gousses, brindilles) annuel des 360 ligneux fertilitaires en présence représentent 7 tonnes 12O kg, soit environ 20 kg de fourrage par individu (ce chiffre vient d’un arbre qui a été abattu et pesé par le producteur);
  • Des herbacées fourragères complantées, qui produisent environ 8 tonnes de fourrages.